Une fois n’est pas coutume pour Le Fortuniste : nous allons parler de magie. Pas de baguette magique, que l’on laisse aux rêveurs (le gros lot du Loto, le trésor du pirate dans votre jardin, et autres gentilles fables) : nous allons parler de revenus non réguliers (quoique…), dont l’échéance est a priori imprévisible (quoique…) mais que l’on peut anticiper ou même provoquer.

 

Les héritages

Une fois, plusieurs fois peut-être dans une vie, vient l’heure de l’héritage. On ne sait pas quand ni pas vraiment combien, mais bien des héritiers voient leur vie transformée après un héritage : le patrimoine se transmet ainsi de génération en génération. Plutôt que d’attendre l’heure du notaire et la rafle du fisc, dès ses 50 ans, on peut faire des donations à ses enfants ou petits enfants ou préparer ses parents ou grands-parents à le faire.

 

Les donations

Dès 50 ans et tous les 15 ans, chaque parent peut donner jusqu’à 100 000 € à ses enfants en franchise d’impôts pour eux, et chaque grand-parent 31 865 €, (et même 5 310 € par arrière grand-parent) sous forme de liquide ou de valeurs mobilières (titres, meubles, objets de valeur…). Cela fait 200 000 € pour le couple de parents et 127 460 € pour 4 grands-parents. Tous les 15 ans. A défaut de cash, on peut également faire donation d’un bien meuble ou immeuble, voire de na nue-propriété seulement, ce qui réduira l’assiette fiscale au moment de l’héritage.

Un autre dispositif vient compléter ce système, communément appeler « don Sarkozy » : avant 80 ans, chaque parent ou grand-parent peut donner tous les 15 ans jusqu’à 31 865 € à chacun de ses enfants ou petits-enfants.

Au fil du temps et des donations, l’héritage glisse sans friction fiscale vers les générations suivantes qui peuvent anticiper ces revenus magiques dans le temps.

 

Les assurances-vie

Autre solution, pour échapper à la friction fiscale : souscrire des contrats d’assurance-vie. La désignation du ou des bénéficiaires est au bon vouloir du souscripteur. Souscrits avant les 70 ans du souscripteur, le reversement aux bénéficiaires sera exonéré de droits de succession dans la limite de 152 500 € par bénéficiaire.

 

Les présents d’usage

Les présents d’usage sont des dons en cash ou autre que l’on peut faire à ses proches. L’arbitraire fiscal peut seul en définir la validité : en effet, les présents d’usage sont proportionnels au patrimoine du donateur. On retient, en général, un maximum de 2% de celui-ci.

 

Les plus-values

Les plus-values sont des rentrées ponctuelles liées à la vente d’un actif (titre, véhicule, tableau, bien immobilier…). Vous pouvez en faire une forme de rentrées régulières en échappant à la requalification d’activité professionnelle non déclarée : un ou deux véhicules par an, un bien immobilier de temps en temps (avec imposition de la plus value pour les biens immobiliers), des valeurs mobilières imposées sur les plus-values. Ponctuellement ou régulièrement, vous pouvez encaisser une rentrée d’argent substantielle. A noter que depuis 2020, vos revenus listés par les plateformes internet (location saisonnières, ventes d’occasions… ) sont déclarées au fisc.

 

Les revenus ponctuels des salariés

Primes de toutes sortes (de fin d’année, de vacances, de rentrée, de naissance, de mutation, etc… chaque entreprise, chaque branche sa liste de primes), prime « Macron » défiscalisée, parties variables (commissions des commerciaux, intéressement aux objectifs…) : les salariés ont de nombreuses opportunités de revenus ponctuels. S’ajoutent, pur ceux qui peuvent en bénéficier : intéressement et participation, actions vendues à prix sous-coté ou distribuées gratuitement, stock options, retraites complémentaires, etc… Des revenus pas forcément fixes, mais parfois très substantiels.

 

Les revenus ponctuels des indépendants et chefs d’entreprises

Aux avantages précédents, les dirigeants actionnaires peuvent ajouter des dividendes exceptionnels, primes d’objectifs sur tout un tas de sujets comme le cours de l’action en bourse, parachutes dorés (somme contractuelle versée au dirigeant en cas de licenciement), etc…

 

Primes de licenciement défiscalisées

Même si l’opportunité n’est pas réjouissante, il faut intégrer le fait que les primes versées dans le cadre d’un licenciement ne sont pas imposables. Comme elles sont proportionnelles à l’ancienneté, il y a des licenciements de fin de carrière qui sont des bonnes nouvelles… Pour les dirigeants non salariés qui ont opté pour une assurance volontaire privée, même contexte : en cas de révocation ou licenciement suite à une faillite, les sommes versées par des organismes comme la GSC sont défiscalisées.

 

Viagers : un bouquet pour finir

Vous êtes propriétaire d’un bien immobilier et vous voulez bénéficier d’un capital pour profiter pleinement de vos dernières années, tout en restant chez vous ? En vendant votre bien en viager, vous toucherez un bouquet (un capital) équivalent à 30 % de la valeur fiscale de votre bien vendu occupé.

Tous ces revenus sont magiques au sens où leur occurrence déclenche parfois un changement de vie : rembourser une dette, investir dans un projet entrepreneurial, changer de vie… Ils sont parfois imprévisibles mais il est souvent possible de les anticiper.

 

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