Le gaspillage alimentaire ne concerne pas que la consommation. Bien en amont, dès la production et dans la distribution, on jette de la nourriture alors que, dans le monde, une personne sur six souffre de malnutrition.

En France, dans les ménages, on jette plus de 20 kg d’aliments par an et notamment :

  • 24 % des repas (les restes)
  • 24 % des fruits et légumes (1 sur 4 !)
  • 20 % des produits entamés
  • 18 % des produits qui n’ont jamais été déballés
  • 14 % du pain.

Le gâchis alimentaire : un carnage financier (et une iniquité au regard de ceux qui ont faim)

En bon fortuniste, si vous vous approchez de ces chiffres, voici une belle opportunité de réduire vos dépenses. En moyenne, les français consacrent 3 600 € par habitant et par an à l’alimentation. Si vous réduisez ce budget de 10 % ou de 20 % juste en évitant le gâchis alimentaire, voici ce que cela donne :

Pour un célibataire :

10 % = 360 €

20 % = 720 €

Pour un couple :

10 % = 720

20 % = 1 440 €

Pour une famille avec deux enfants :

10 % = 1 440 €

20 % = 2 880 €

 

Voici quelques conseils pour éviter le gâchis alimentaire et faire des économies

Acheter au fur et à mesure

Le meilleur moyen de perdre de la nourriture est de faire de « grosses courses » une fois par semaine ou tous les quinze jours. Vous ne pouvez pas savoir si dans dix ou quinze jours, vous aurez consommé toute cette nourriture, par contre, vous êtes certain que les dates de péremption seront dépassées et vous jetterez. Si vous le pouvez, faites vos courses tous les jours. Vous achèterez à vue ce que vous consommerez le jour même et sans gâchis. Tout à fait possible en ville, moins facile à la campagne.

 

Ne pas sur-stocker

On a peur de manquer, alors on sur-stocke de la nourriture. Pour les produits périssables, ça pourrit avant que l’on ait pu les consommer. Pour les aliments en conserve ou les aliments secs, un jour, on s’aperçoit que la date de péremption est passée et on jette. Pas de sur-stock alimentaire : il y en a plein les magasins.

 

Consommer au-delà de la date limite

Il ne faut pas confondre DDM, date de durabilité minimale, qui correspond au « à consommer de préférence avant fin… » et DLC, date limite de consommation, qui correspond à la mention « à consommer jusqu’au… ». Après le DLC, l’aliment n’est plus consommable. Après le DDM, l’aliment peut encore être consommé s’il a été stocké dans de bonnes conditions et si l’emballage ne présente pas de signes douteux. Autrement dit, avant de jeter, vérifier s’il s’agit d’une DDM et dans ce cas, sachez que :

  • le chocolat peut se consommer jusqu’à deux ans après sa date de péremption
  • le lait UHT pasteurisé : deux mois
  • les boîtes de conserve
  • même les fromages à pâte molle, jusqu’à deux semaines après la date
  • le sel est impérissable
  • le miel est impérissable
  • les épices sont impérissables
  • les produits lyophilisés dans leur emballage, comme le café ou les soupes sont impérissables
  • les produits secs bien emballés, plusieurs mois…

Renseignez-vous bien sur l’état des aliments que vous avez chez vous avant de prendre la décision de les consommer. Et avant de jeter, vérifier, vous ferez des économies.

 

Pas de congélateur plein

Le congélateur plein à ras bord, c’est la sécurité alimentaire du foyer. Erreur ! Non seulement vous immobilisez de l’argent avec tous ces aliments payés que vous ne consommerez que dans plusieurs mois, mais l’usage fait que vous en jetterez plein parce que vous les aurez gardé trop longtemps. Vous voulez faire des économies sur l’alimentation ? Evitez le congélateur et mangez au fur et à mesure les aliments que vous achetez.

 

Accommoder les restes

On l’a vu plus haut, les restes alimentaires, c’est un quart de notre alimentation qui part à la poubelle. Il y a plein de plats à préparer avec des restes. Tapez « que faire avec des restes de pâtes » sur internet et vous aurez plein d’idées de plats et d’économies.

 

Faire la cuisine à partir du frigo et des placards et pas à partir des magasins

Nous avons des aliments dans nos frigos et nos placards, mais c’est souvent une fois dans le magasin qu’on se demande ce qu’on va manger. En partant de ce que l’on a déjà et de ce que l’on va préparer, on ne fait que des courses de complément et de réelles économies. Au pire, faites une liste et tenez-y vous.

 

Choisir des aliments vendus en vrac

Cette offre est en train de se démocratiser : vous trouverez de plus en plus d’aliments vendus en vrac : les produits secs ont rejoint les fruits et légumes que l’on achète au poids. Double économie à la clef : pas de couts d’emballage sur ces produits d’une part, et d’autre part, la quantité exacte dont vous avez besoin et pas de restes en perspective ni de sur-stockage

 

Demander un doggy bag au restaurant

Le 1er juillet 2021, les restaurateurs auront obligation de donner les restes d’un repas pris chez eux si leur client le souhaite. C’est déjà très fréquent dans les pays anglo-saxons et des restaurateurs astucieux en font même un argument commercial. Profitons-en.

 

A défaut, donner la nourriture

Plutôt que de jeter, donnez la nourriture. Il y a des gens qui ont faim : leur santé vaut mieux que votre poubelle.

 

Recycler

In fine, s’il vous reste des aliments non consommés, tout comme vos déchets organiques, recyclez-les. Si vous avez un lombric-composteur, ou des poules, vous transformerez vos déchets alimentaires en engrais ou en œufs.

 

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