Imaginons votre situation : comme un ménage français sur deux, vous avez souscrit un ou plusieurs contrats d’assurance-vie. Petit rappel : on n’est pas au farwest : l’« assurance-vie », en France, ce n’est pas une assurance souscrite au profit d’un bénéficiaire en cas de décès du souscripteur. C’est un contrat d’épargne, et c’est la somme épargnée par le souscripteur, gonflée des intérêts, qui revient au bénéficiaire désigné.

Donc vous avez une épargne, plus ou moins bien rémunérée, et relativement bloquée dans le cadre d’un contrat d’assurance – vie souscrit pour une durée de 8 ans. En fait, elle ne l’est pas : vous pouvez casser votre contrat d’assurance-vie à tout moment, mais vous êtes doublement perdant si vous n’allez pas au bout des 8 années : non seulement vous avez déjà payé des frais à la souscription du contrat, qui ne peuvent s’amortir que dans la durée, mais en plus, vous serez lourdement taxé sur les plus values réalisées. Soit selon votre impôt sur le revenu. Soit de façon forfaitaire à hauteur de 35 % de la plus value, si vous rompez votre contrat au cours des 4 premières années, 15 % entre 4 et 8 ans, et 7,5% au delà. Cela ruine la rentabilité de votre assurance–vie.

Et là, vous avez un besoin financier, un imprévu, une opportunité à ne pas rater, ou tout simplement, vous faites partie des personnes à qui on ne prête plus (trop âgé, trop malade, trop endetté…). Ou à qui on prête dans des conditions inacceptables : emprunter d’un côté à 15 % d’intérêts et épargner de l’autre à 3 ou 4 %, ce n’est pas le meilleur moyen de s’enrichir.

La solution, c’est de demander une avance sur votre assurance-vie.

Comment ça marche ?

Le principe est simple. Sauf si les conditions générales de votre contrat l’interdisent, vous pouvez demander une avance à votre assureur, qui va vous prêter une partie de votre épargne. Il s’agit ni plus ni moins qu’un prêt pour 3 ans (magie supplémentaire : il est renouvelable 2 fois) garanti par votre épargne : on ne prête qu’aux riches ! Comme tout prêt, il doit être remboursé.

Combien pouvez-vous demander ?

Les assureurs fixent un plafond : vous pouvez leur emprunter jusqu’à 80 % de la valeur de rachat de votre contrat s’il est investi en euros, et jusqu’à 60 % s’il est formulé en unités de compte.

Combien ça coûte ?

En général, les assureurs fixent un taux d’intérêt équivalent à la performance de votre contrat ou basé sur les emprunts d’Etat (début 2022 : de l’ordre de 1,5 %). Autant dire que c’est beaucoup plus compétitif qu’un prêt à la consommation classique, même si votre assureur ajoutera des frais fixes de l’ordre de 1 à 1,5 % des sommes prêtées.

 Encore trois avantages incroyables !

  • avantage fiscal : s’agissant d’une avance qui sera remboursée, les sommes prêtées ne sont pas taxées comme pour un retrait classique
  • souplesse : ne s’agissant pas d’un prêt, vous pouvez négocier avec votre assureur l’échéancier de remboursement adapté à votre situation
  • intérêts : aussi surprenant que cela puisse paraître, votre contrat d’assurance-vie continue de produire des intérêt sur la totalité de la somme constituée avant votre avance.

D’où l’utilité, dans votre épargne disponible (sur les 3 épargnes, lire cet article) de souscrire un contrat d’assurance-vie (et de vérifier dans les clauses que rien ne s’opposera à une avance en cas de besoin).

crédit photo : Unspash