Connaissez-vous le pays d’Europe où la part de propriétaires est la plus élevée ? C’est la Roumanie : 96 % des roumains sont propriétaires de leur résidence principale, la quasi totalité de la population.

Et le pays qui compte le moins de propriétaires ? La Suisse : 42 % seulement.

Source : Eurostsat / Statista

A la lecture du classement Eurostat, le message est clair et surprenant : c’est dans les pays les moins riches que l’on trouve la proportion de propriétaires la plus élevée. Roumains, Polonais, Espagnols ou Grecs peuvent snober les Suédois, Autrichiens, Allemands et Suisses. Les Français sont dans la moyenne avec 65 % de propriétaires.

Comment expliquer cette disparité ?

En Europe de l’Est, la privatisation des logements appartenant autrefois aux régimes communistes, a créé toute une population de propriétaires. N’ayant plus les moyens d’entretenir leurs parcs immobiliers, les états en ont cédé la propriété à leurs occupants, parfois sans contrepartie financière. Du jour au lendemain, roumains, polonais ou russes sont devenus propriétaires.

En Europe du Sud, la propriété reste un symbole de réussite et une stratégie de protection. Espagnols, Grecs et Italiens sont majoritairement propriétaires.

En Europe du Nord et de l’Ouest, le niveau des prix immobiliers ne favorise pas l’accès à la propriété. Dans leur culture, les européens du Nord sont plus sensibles à l’usage qu’à la propriété, quitte à rester locataires. De plus, le parc immobilier en logements sociaux y est important et maintient une part élevée de la population dans la location.

C’est donc une Europe à 3 visages qui représente la propriété immobilière, et les propriétaires ne sont pas là où on les attend.

En France, une partie de la population multi-propriétaire

Si la France compte environ un tiers de locataires, elle compte également un nombre important de multi-propriétaires : selon l’Insee, 24 % des ménages détiennent 68 % des logements possédés par des particuliers. Le millième des ménages les plus aisés possèdent en moyenne plus de 5 logements.

En France, les prix immobilier représentent une barrière à l’accès à la propriété. Les logement sociaux jouent un double rôle : ils permettent aux plus modestes de se loger, et ils les maintiennent dans la location en la rendant toujours moins onéreuse que l’accès à la propriété. A l’opposé, les ménages les plus aisés capitalisent sur l’immobilier pour construire leur patrimoine. Entre les deux, le marché de la location privée représente un sas vers l’accès à la propriété. Pour ceux qui y stagnent, c’est une perte importante en capital. Pour ceux qui possèdent des biens loués, c’est une opportunité d’enrichissement.

 

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