Il existe une multitude de stratégies boursières et chaque analyste tente de populariser la sienne. Quelque soit la place de cotation, la taille de la société cotée ou la monnaie de cotation, en voici 4 qu’il est bon de connaître. Toutes ont des avantages.

Long terme ou trading

Avant d’envisager une stratégie en bourse, il y a une grande catégorisation qu’il faut connaître et qui classe les investisseurs en bourse en deux groupes. Il y a ceux qui investissent sur le long terme, analysent des valeurs, achètent des titres et les conservent en portefeuille parfois plusieurs dizaines d’années. Warren Buffet (lire cet article), fondateur du fond d’investissement Berkshire Hathaway, en a fait sa spécialité. Et il y a ceux qui sont très actifs, suivent les cours très régulièrement, achètent et vendent très souvent : ils font ce qu’on appelle du « trading », même si le trading accessible à un particulier n’a rien à voir avec celui des sociétés financières dotées de moyens informatiques colossaux et capables de passer des ordres à la milliseconde. Rien à voir non plus avec les investisseurs actifs qui négocient des paquets d’actions, représentant plusieurs points du capital d’une société. Cette seconde catégorie d’investisseurs est très sensible à la volatilité : pour gagner chaque jour, chaque heure, ils ont besoin de cotations avec de fortes variations, à la hausse ou à la baisse, pas de valeurs stables dont la cote évolue peu.

Quelle stratégie adopter ?

Stratégie « valeur » : acheter des actions sous-cotées

Il y a la valeur de la société, et il y a sa cote en bourse, soit deux chiffres différents. La première se détermine par différentes approches de calcul qui prennent en compte les actifs possédés par la société (ses usines, ses magasins, ses brevets…), de son mode de financement (et notamment ses dettes) et de sa rentabilité. La seconde est le résultat de la confrontation de l’offre et de la demande de titres en bourse. Entre les deux, il peut y avoir des écarts. Certaines actions sont littéralement « boudées » par les marchés financiers. Les promoteurs de la stratégie boursière « valeur » (« value » en anglais) sont à l’affût de ces sociétés sous-cotées en bourse et font le pari que, tôt ou tard, les actions remonteront pour coter la société au niveau réel de sa valeur financière. Détectez ces sociétés sous-cotées, achetez-les quand elles sont sous-cotées et revendez-les au moment où la cote sera plus en phase avec la valeur.

Stratégie « croissance » : acheter des actions qui vont prendre de la valeur

Certaines sociétés cotées affichent une croissance de leur chiffre d’affaires et de leurs bénéfices très supérieures à leur marché, voire à l’activité économique en général. C’est le cas de sociétés comme LVMH ou Amazon. En général, ces sociétés ont des cotes élevées. On parle du PER, le Price Earnings Ratio, c’est à dire le rapport entre la cote d’une action et le nombre d’années de bénéfices nécessaire pour payer l’action. Par exemple, une société qui réalise 5 € de bénéfice par action, et qui est cotée 100 €, a un PER de 20 : il faut 20 années de bénéfice pour payer une action. Ces sociétés à forte croissance sont en général très recherchées et se payent très cher, mais les acheteurs font le pari que la croissance va se poursuivre et que la valeur des actions ne pourra que monter.

Stratégie « momentum » : la tendance créée la tendance

Les adeptes de la stratégie momentum s’intéressent à l’inertie des cours de bourse. Leur analyse, souvent vérifiée, part du principe qu’une action qui a régulièrement monté, ou baissé, va continuer encore à monter ou à baisser. Comme si les acteurs en bourse reproduisaient le passé sans s’intéresser à l’évolution économique de la société cotée. Plus adaptée au trading, cette stratégie donne une lecture prévisionnelle des cours, puisque les cours des actions reproduisent leur évolution récente, jusqu’à un point de rupture où la tendance s’inverse. C’est là que l’investisseur doit prendre ses décisions.

Stratégie « dividendes » : miser sur la générosité de certaines sociétés avec leurs actionnaires

Certaines sociétés cotées sont ce qu’on appelle « distributrices » : elles distribuent de gros dividendes à leurs actionnaires. Elles sont en général positionnées dans des secteurs aux cycles économiques longs, qui donnent beaucoup de visibilité. Comme elles sont prévisibles et stables, elles n’intéressent pas les actionnaires actifs. Comment retenir leurs actionnaires ? En distribuant de gros dividendes. (lire cet article). Dans l’immobilier, secteur de long terme, des sociétés comme Unibail – Rodamco – Westfield ou Altarea distribuent des dividendes équivalents à 8 à 10 % de leurs cours. Autrement dit : il suffit juste de détenir ces actions pour toucher tous les ans un dividende de 8 à 10 %, soit bien plus que des placements en assurance-vie ou en SCPI. Cette stratégie ne s’intéresse pas à la cote : ce qui compte, c’est la rentabilité. Si en plus, dans le temps, le titre se valorise, c’est tout bénéfice.

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