A l’heure des choix pour les 5 prochaines années, le volet financier des candidats finalistes est déterminant pour vous. Qui de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron vous enrichira le mieux ?

Rappelons les données de base suivantes :

  • 40 % des français doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois (étude Elabe – 2022)
  • 73 % des français pensent que c’est une bonne chose de vouloir gagner de l’argent et devenir riche (étude Odoxa – 2020)

Quel est le programme des candidats pour votre argent ?

Marine Le Pen propose :

  • de rendre près de 200 € par mois en moyenne aux famille françaises, en baissant les taxes sur l’énergie
  • d’alléger les frais de succession
  • d’aider les entrepreneurs à augmenter les salaires
  • d’indexer les pensions de retraite sur l’inflation et la retraite à 60 ans
  • de supprimer l’impôt sur le revenu des moins de 30 ans
  • de créer un chèque formation mensuel de 200 à 300 € par an pour les alternants

Emmanuel Macron propose :

  • une pension de retraite minimale à taux plein de 1 100 € par mois
  • le triplement de la prime Macron
  • la baisse des charges pour les indépendants
  • la suppression de la redevance télé
  • aucun impôt sur les successions jusqu’à 150 000 € par enfant, et jusqu’à 100 000 € transmis à d’autres membres de la famille

Les orientations financières des candidats analysées

Marine Le Pen a très tôt placé le pouvoir d’achat au centre de ses promesses. Elle a résolument fait le choix de s’adresser aux 40 % des français dont les fins de mois sont serrées. En promettant la suppression de l’impôt sur le revenus des moins de 30 ans, elle vise l’électorat jeune et fait reporter l’effort fiscal sur les plus de 30 ans. Elle promet 2 400 € annuel de baisse d’impôts par la suppression de taxes sur l’énergie, dont les automobilistes seront les principaux bénéficiaires . Sur les rémunérations et les successions, elles fait des annonces mais ne les chiffre pas.

Emmanuel Macron s’adresse principalement aux électeurs les plus âgés : retraite et succession sont au cœur de son programme. Pour le pouvoir d’achat, il annonce la fin de la redevance télé (138 € actuellement). Sur les rémunérations, il propose le triplement de la prime qui porte son nom, soit 3 000 €, sans charges ni impôts, mais seulement pour les salaires inférieurs à 3 fois le Smic (soit 4 809 € bruts, et à condition que l’employeur ait les moyens de verser cette prime). Sur les successions, il porte l’abattement à 150 000 € par enfant  ; il est actuellement de 100 000 €.

Qui vous promet de vous enrichir ?

Des deux candidats finalistes, on comprend, à l’analyse des programmes qu’ils se gardent bien de développer des propositions financières élaborées, et encore moins de promettre aux français de s’enrichir.

En se concentrant sur le pouvoir d’achat, Marine Le Pen concentre ses propositions sur les fins de mois des plus modestes, mais ne leur montre rien sur la façon de s’enrichir pour vivre mieux. Ses propositions économiques sont de l’ordre de l’assistanat.

Emmanuel Macron tient à gommer son image de “président des riches”, ce qui le contraint à des annonces limitées. Il n’affiche aucune ambition pour la prospérité des français. Ses propositions économiques sont de l’ordre du contrôle de gestion.

Dans un cas comme dans l’autre, pour votre enrichissement, c’est assez maigre. Soit les mesures annoncées ne sont pas financées et devront l’être avec des effets inverses aux promesses (Le Pen), soit c’est une forme de statu quo sans volonté claire (Macron). Rien sur l’immobilier, rien sur la rémunération de l’épargne, rien sur l’encouragement à investir, rien d’ambitieux sur la fiscalité ou les successions, qui donnerait une ambition économique nouvelle au pays. Aucun projet de société qui donnerait une ambition financière au pays.

Candidat à l’élection présidentielle, on peut vous parler de sujets clivant comme l’émigration, l’âge du départ à la retraite ou le budget de la défense, mais on se garde bien de vous parler de votre enrichissement. Au delà des mesurettes financières, la prospérité reste un tabou. Et une attente insatisfaite.

 

Crédit photo : DR