Ca amuse les foules de savoir qui est l’homme le plus riche du monde. Tous les ans, un classement est publié par Forbes : il classe les hommes les plus riches du monde (aucune femme dans ce classement…) en fonction des biens identifiés : actions de sociétés cotées, biens immobiliers, œuvres d’art… Ce classement est contesté et contestable, dans la mesure où il n’intègre pas la fortune des personnalités publiques (Poutine, le roi d’Angleterre, le sultan de Brunei, les pétro-monarchies du Golfe…), et ne peut évidemment pas prendre en compte les biens dissimulés derrière les sociétés-écrans.

En définitive, ce classement, qui donne la part belle aux actionnaires de sociétés cotées, a le mérite de donner une sorte de classement des plus grosses fortunes en bourse.

En 2022, Forbes publiait ce top 5 :

1er Elon Musk (Tesla, Space X, Tweeter) : 221,2 Mds$

2nd Bernard Arnault (LVMH) : 158,4 Mds$

3ème Jeff Bezos (Amazon) : 139 Mds$

4ème Gautam Adani (Adani Group) : 130,3 Mds$

5ème Bill Gates : (Microsoft) : 102,1 Mds$

Premiers enseignements à tirer de ce classement

Plusieurs enseignements peuvent être tirés de ce classement :

Etre américain est un atout, mais pas seulement. Le français Bernard Arnaud et l’indien Gautam Adani font parties du top 5.

Etre à la tête des GAFAM est un atout (Bezos et Gates), mais pas seulement : le groupe de Bernard Arnaud est investi dans le luxe, celui d’Adani est un conglomérat qui va du charbon à l’huile alimentaire. La récente crise boursière, qui sanctionne sévèrement les valeurs technologiques américaines, n’y est pas pour rien : au retournement de cycle, on verra re-pointer les Lawrence Page (Google) ou Lary Elison (Oracle) dans le haut du tableau.

Pour être « l’homme le plus riche du monde en 2022, il faut détenir plus de 220 Mds$ d’actifs. En 2002, c’était 52,8 Mds (Bill Gates). En 1992, « seulement » 13 Mds$ (Taikichiro Mori, japonais, magnat de l’immobilier). Ce que révèle ce classement, année après année, c’est l’explosion des hyper-fortunes.

Mais où donc est passé Mark Zuckerberg ?

6ème du classement en 2021, avec une valorisation de 120,3 Mds$, l’ami Marco a tout bonnement disparu du top 20 en 2022, ce qui signifie que sa fortune personnelle est passée sous les 50 milliards (pauvre, pauvre Marco…). Retour à la case 2020 (où il affichait 54,7 Mds$.

Que s’est-il passé ? En voulant faire évoluer son groupe vers le métavers, allant jusqu’à le renommer « Meta », Mark Zuckerberg a englouti plus de 20 Mds$ dans son projet et le succès n’est pas au rendez-vous. La bourse sanctionne cet échec, autant que les résultats décevant de Facebook, la concurrence terrible de Tik Tok pour Instagram, les investissements d’Elon Musk chez Twitter et le toujours non-modèle économique de Whatsapp. Ca fait beaucoup.

Mark Zuckerberg a-t-il perdu sa fortune ? Absolument pas. Sauf accident majeur, Facebook et Instagram restent des machines à cash et la trésorerie du groupe lui permet de saisir les opportunités. Il est vrai qu’aveuglé par des résultats insolents, le groupe à investi sans compter et mal (Whatsapp, le métavers…). Mais que des décisions appréciables par la bourse soient prises chez Meta, et la remonté des cours fera de nouveau pointer Mark Zuckerberg dans le haut du classement des plus grosses fortunes. La cote ne fait pas la valeur : elle lui donne juste un prix. Tout pendant que Zuckerberg n’a rien vendu, il n’a rien perdu.

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