C’est un phénomène de masse : 7 européens sur 10 ont déjà acheté au moins une fois sur une plateforme de revente d’occasions (étude Cetelem 2021). Sans surprise, les plus jeunes, les 18 – 34 ans nés avec un portable dans la main, sont les plus accrocs : ils sont 40 % à pratiquer l’achat d’occasion au moins une fois par mois.

Mais combien gagnent-ils ?

67 € par mois.

Selon la même étude, le revenu moyen des français pratiquant la revente sur ces plateformes est de 67 € par mois, un peu moins que la moyenne des européens : 77 €. Soit quand même plus de 800 € par an pour les français, qui jusque-là, dormaient dans les placards ou finissaient à la poubelle. Un pécule suffisant pour amorcer une logique d’épargne gagnante et changer de vie (lire cet article).

Et le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter. Kard, une solution de paiement pour jeunes à partir de 10 ans, fait le constat qu’il y a sur ses comptes beaucoup de flux entrant en provenance de Vinted, que sortant. Autrement dit : bien avant d’avoir un salaire, les ados sont déjà de furieux revendeurs.

De plusieurs centaines à plusieurs milliers d’euros par mois

Evidemment, un tel marché attire les opportunistes. Certains ont réussi à monter un véritable business avec Vinted ou Le Bon Coin.

Deux exemples :

Jusqu’à 800 € par mois sur Vinted : cette enseignante (elle a du temps…) fait les brocantes de sa région, achète des fripes de marques en bon état pour quelques euros, qu’elle revend 10 ou 15 fois leurs prix d’achat sur Vinted. Un véritable second revenu.

Plusieurs milliers d’euros par mois sur Le Bon Coin : il achète des petits meubles anciens démodés et les peint avec goût. Deux à trois mille euros de bénéfice chaque mois. De quoi quitter son ancien job pour en faire son métier à temps plein.

Que dit le fisc ?

Evidemment, une telle manne ne pouvait pas laisser le fisc indifférent. Depuis 2019, les plateformes de revente entre particuliers sont astreintes à signaler au fisc ceux qui réalisent plus de 3 000 € de ventes par an, et plus de 20 transactions. Et à vous fournir les mêmes informations en fin d’année.

Au-delà de ces seuils, vous devez vous-même déclarer ces revenus qui seront imposés selon votre tranche marginale.

Le fisc fait toutefois une distinction entre une vente faite « pour se débarrasser », donc non imposable, comme la vente de votre véhicule d’occasion, et des ventes faites dans l’optique de réaliser un bénéfice dans une logique d’achat – revente, qui elles, si elles dépassent les seuils annuels, seront imposées.

Crédit photo : Vinted, Le Bon Coin