En finir avec le découvert
Il y a une bonne façon d’économiser de l’argent tous les mois : c’est d’arrêter d’être à découvert. 1 français sur 2 est régulièrement à découvert et 1 sur 5 l’est même tous les mois. Dans les faits, tous les revenus modestes ne sont pas à découvert et il y a aussi des gros revenus en découvert chronique.
Si vous en faites partie, vous savez à quel point c’est pesant et pourtant, c’est difficile de sortir du trou et pour une raison très simple : le découvert bancaire coûte très cher et ce coût supplémentaire vous maintient dans le rouge.
Pour se justifier, on désigne pêle-mêle l’inattention, la voracité des banques, la hausse des prix, le blocage des salaires… Bref : la faute des autres.
Il faut rappeler que le découvert bancaire n’est qu’une tolérance. Au-delà du découvert, il y a l’interdit bancaire : plus moyen d’avoir un chéquier ou une carte bancaire, pas moyen de souscrire un emprunt, on doit demander à la banque une autorisation pour chaque paiement à effectuer, et donc plus de découvert possible. Croyez-le, les interdits bancaires qui recouvrent leur capacité à avoir un fonctionnement bancaire normal savourent leur situation.
Combien coûte le découvert bancaire ?
Il y a deux types de découverts :
- le basculement dans le rouge accepté par la banque. Très coûteux, mais sans incident bancaire. Ca revient à faire un prêt de trésorerie.
- Le dépassement des autorisations de découvert qui entraine un rejet des prélèvements. Archi-coûteux et problématique : non seulement la banque ne vous suit plus, mais votre fournisseur considère que vous ne l’avez pas payé et, soit il arrête la prestation, soit lui-aussi vous facture des frais supplémentaires ; soit les deux.
Le découvert bancaire, c’est une drogue douce à laquelle il est très facile de succomber. Mais c’est une drogue chère : agios, frais d’intervention, frais de rejets de virements… etc… Selon la Banque de France, des clients ont payé jusqu’à 320 € de frais de découvert en 2017, avec une moyenne de 60 € par an pour les clients à découvert.
Il y a aussi un coût non financier du découvert : c’est la charge mentale qu’il fait peser sur ceux qui le pratiquent. Vous ne démarrez pas le mois seulement avec votre salaire, mais avec une dette et des coûts supplémentaires qui vont rendre encore plus difficile votre passage dans le vert. C’est une spirale négative de coûts.
Comment s’en sortir ?
Et surtout, comment inverser cette spirale pour en faire un mouvement vertueux où chaque mois, vous mettrez de l’argent de côté ? La solution fortuniste tient en 3 engagements : réduction des dépenses, revenus additionnels, épargne.
Autant dire que la solution viendra de vous-mêmes, pas des autres.
Vous avez une décision à prendre : arrêter de subir votre budget pour en prendre le contrôle.
Trois choses à faire
- Avoir une vue précise sur votre budget et commencer à faire des économies
La plupart des gens à découvert ignorent combien ils dépensent et où ils en sont de leur argent. D’autres auraient du mal à justifier certaines de leurs dépenses excessives. Faire l’effort de compiler et de décortiquer toutes ses factures rend concret le poste « dépenses ». Dans la partie « réduction des dépenses », vous trouverez tout un tas d’idées concrètes et d’astuces pour réduire vos dépenses sans rien changer à votre niveau matériel. C’est souvent suffisant pour passer dans le vert.
- Choisir une banque sans autorisation de découvert et une carte bancaire à débit immédiat
Avec une banque qui ne tolère pas le découvert, vous ne dépensez que ce que vous avez sur votre compte. Pas possible de se laisser tenter. De même, choisissez une carte bancaire à débit immédiat, et pas à débit différé. Avec la seconde solution, vous ne faites que reporter votre situation financière sur le mois suivant. Plus radical et très efficace : renoncer à votre carte bancaire le temps d’une remise à flot : écrire un chèque rend plus concret la dépense que le paiement par une carte sans contact.
- Se constituer une épargne de précaution
On peut avoir un découvert accidentel. C’est un vrai problème pour ceux qui n’ont pas de marge d’erreur, mais pour ceux qui ont une réserve d’épargne, c’est juste une péripétie et la piqûre des agios pour se rappeler qu’il vaut mieux éviter le découvert. Si vos ressources ne sont pas suffisantes, vous trouverez des solutions dans la rubrique « revenus additionnels ».
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