Les bons comptes de Dores, championne des revenus additionnels
Dores est la gardienne d’un immeuble à Paris. Elle est experte en revenus additionnels
Dores est arrivée en France, avec ses parents, lorsqu’elle avait 6 ans. Comme sa mère, elle a choisi le métier de gardienne d’immeuble. Dans le sien, elle assure une présence 7 heures par jour, plus le samedi matin, soit 39 heures par semaine. Elle fait aussi le ménage des parties communes une fois par semaine, sort les poubelles six jours sur sept et s’occupe de tout le trafic qui passe par son immeuble : résidents, visiteurs, livreurs, ouvriers, personnels du syndic…
Rien que pour son métier, un beau bilan
Dores est rémunérée 1 600 € nets par mois. Comme elle est logée, on retire de sa paye 190 € nets par mois pour le logement, le gaz, l’électricité, l’eau et le chauffage. Le loyer mensuel équivalent d’un logement similaire dans son quartier serait de 1 600 € par mois. Dores est donc rémunérée l’équivalent de 1600 – 190 + 1600 €, soit
3 010 € nets par mois, charges payées.
Les petits à-côtés qui arrondissent les finances de Dores
Dores ne se contente pas de son métier qui, au demeurant, impose plus de présence que de temps de travail.
Avant sa prise de service le matin, elle fait le ménage d’une laverie automatique du quartier ; elle perçoit 80 € net par mois pour ce travail.
Avant et après son service du soir, elle sort puis rentre les poubelles de deux autres immeubles du quartier, six jours sur sept : 300 €.
Dans la journée, elle fait des heures de repassage pour des personnes de l’immeuble et du quartier : 200 €.
Dores promène une demi-heure par jour le petit chien d’une avocate résidente de son immeuble (tout en sortant les poubelles des autres immeubles) : 100 €.
Avec le développement du e-commerce, la gardienne reçoit de plus en plus de colis, notamment pour deux propriétaires non-occupants qui lui glissent un petit billet de temps en temps : tout de même 20 € par mois.
Elle rend également visite à une dame très âgée de l’immeuble et ses enfants la gratifient de 30 € par mois pour ses visites quotidiennes.
Enfin, Dores s’occupe de sous-louer 3 places de parking de l’immeuble. Ce sont les propriétaires qui lui ont demandé de s’en occuper. Elle leur donne 80 € par mois, et elle loue les places 100 €. Un bénéfice de 60 € par mois.
De temps en temps, un agent immobilier passe et lui glisse un petit cadeau comme une boîte de chocolats, pour avoir l’info en primeur au cas où un appartement viendrait à se vendre. Il se murmure même qu’elle aurait touché une commission rondelette pour la vente éclair et sans publicité d’un T3…
Les journées de Dores sont bien occupées, mais son pactole annuel, ce sont les étrennes de fin d’année : 2 000 €, bon an mal an, mais l’immeuble n’est pas très grand.
On fait les comptes ?
Voici donc les bons comptes de Dores :
Salaire, logement et charges payées : 3 010 € x 12 mois : 36 120 € par an
Ménage de la laverie : 80 € x 11 mois : 880 € par an
Sortie des poubelles : 300 € x 11 mois : 3 300 € par an
Repassages : 200 € x 11 mois : 2 200 € par an
Promenade du chien : 100 € x 11 mois : 1 100 € par an
Réception de colis : 20 € x 11 mois : 220 € par an
Visite à la vieille dame : 30 € x 11 mois : 330 € par an
Gestion des 3 parkings : 60 € x 12 mois : 720 € par an
Etrennes : 2 000 € par an.
Total : 46 870 € nets par an
Chaque année, les salaires, avantages et rémunérations complémentaires de Dores lui assurent donc un revenu net de : 46 870 €, soit 3 905 € par mois.
Dores passe, tous les ans, un mois dans le nord du Portugal d’où elle est originaire. Elle y loue des appartements à des touristes dans la maison familiale dont elle a héritée, et fait le tour de ses autres locations : elle possède en effet deux grands appartements à Porto, loués à l’année, et un autre plus petit, sur la côte, loué aux vacanciers, les 3 appartements ayant été achetés cash au fur et à mesure de l’épargne accumulée.
Difficile de connaître ce que gagne réellement Dores, mais une chose est certaine, en fortuniste aguerrie, Dores maîtrise parfaitement la notion de « revenus additionnels ». Autant dire que le financement de sa retraite n’est pas un sujet qui la soucie particulièrement.
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Crédit photo : Pixabay