S‘expatrier pour échapper à l’impôt est une raison fréquente de faire ses valises. Réfléchissez avant si le jeu en vaut la chandelle et à quel impôt vous souhaitez échapper. Voici quelques exemples :

Pour échapper à l’imposition de la consommation (TVA)

La TVA, c’est le coût de rabot sur tous ce que vous dépensez. Même si le consommateur ne regarde que le prix final, celui-ci est mécaniquement plus ou moins élevé selon le taux de TVA appliqué.

Le taux standard est de 20 % en France.

Il est de :

0 % à Bahrain

4,5 % en Andorre

5 à 15 % au Canada, selon la Province

7% à Singapour

10 % en Australie

10 % au Liban

10 % au Vietnam

 

Pour échapper à l’impôt sur les revenus

Malte : 0%

Monaco : 0% (sauf pour les français…)

Bahamas : 0% (sous condition d’un achat immobilier sur place)

Royaume-Uni : 0 % sur les revenus de source internationale (sous condition)

Andorre : 10 %

Bulgarie : 10 %

Maurice : 15 % maximum (sous condition d’un achat immobilier sur place)

Notons que des pays comme la Malaisie ou le Portugal exonèrent temporairement les retraités d’impôts sur le revenu s’ils élisent domicile chez eux.

 

Pour échapper à l’impôt sur la fortune

De nombreux pays ont supprimé l’impôt sur la fortune, comme l’Allemagne, la Hongrie, l’Irlande…, mais certains l’on remplacé par un impôt sur l’immobilier, comme la France et l’Italie.

 

Pour échapper aux droits de succession

Rappelons qu’en France, vos héritiers directs paieront un impôt (droits de succession de 40 % pour la tranche 900 000 à 1 800 000 € (chiffres arrondis), 45 % au-delà. C’est purement confiscatoire, injuste au regard des efforts faits pour constituer ce patrimoine que vous léguerez. Au Portugal et aux Etats-Unis, c’est zéro droits de succession pour les enfants et les conjoints survivants jusqu’à 1,8 million d’euros. En ligne directe, la succession n’est pas non plu imposée au Luxembourg.

Notons que de nombreux pays européens ont signé une convention internationale stipulant que le défunt peut choisir le régime successoral s’appliquant à son patrimoine, soit le pays de sa nationalité, soit le pays de sa résidence au moment du décès.

Une émigration fiscale s’organise donc bien avant la fatalité.

 

En jouant avec les frontières

Faire ses achats à Bahrain, payer ses impôts sur le revenu à Malte, son ISF en Allemagne et sa succession aux Etats-Unis : c’est un rêve fiscal irréalisable. Pourtant, il existe au moins deux moyens de jouer avec les frontières :

  1. avoir une résidence fiscale dans un pays avantageux (et souvent la contrainte d’un temps de vie sur place minimum, qui peut être de 6 mois par an) et vivre dans un autre pays plus avantageux pour le niveau de vie l’autre partie de l’année ;
  2. travailler dans un pays qui paye très bien et vivre dans un pays où le coût de la vie est plus faible. A titre d’exemple, un enseignant du secondaire gagne 73 000 € par an au Luxembourg, contre 28 000 en France. S’il vit en France (à 30 kilomètres de Luxembourg – ville, il pourra trouver des biens à moins de 2 000 le m2

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