Un pognon de dingue ! Les ados réunissent la martingale parfaite : pas de dépenses contraintes (assumées par les parents) et des revenus à dépenser. Pas tous, mais une bonne partie d’entre eux. Selon un sondage réalisé pour Pixpay, 40 % des adolescents français touchent de l’argent de poche de leurs parents. Ils sont même 10 % dès 3 à 9 ans à déjà en bénéficier.

D’un côté les parents y voient une vertu pédagogique comme « apprendre à gérer un budget » cité par les ¾ d’entre eux. Autrement dit, « apprendre à ne pas dépenser plus que ce que l’on a », c’est déjà ça, mais rien en ce qui concerne le développement de la capacité à gagner de l’argent et à le faire fructifier. De l’autre, les ados apprennent à dépenser, puisqu’on le leur en donne les moyens

Un pactole de 400 M€ rien que pour Noël

En moyenne, les ados reçoivent 33 € par mois. A Noël, c’est même l’abondance. En 2020, les ados n’ont pas connu la crise : 80 % des parents prévoyaient de donner de l’argent à leurs ados et pour un budget moyen de 83 €. Si on considère qu’il y a 5,7 millions de collégiens et lycéens en France, cela fait un pactole de près de 400 millions €, rien que pour Noël.

Un réflexe consumériste exacerbé

Cet argent, les ados qui le reçoivent le dépensent : en shopping en premier, en alimentaire en second, puis en loisirs. Finie, l’époque où on recevait 10 francs pour aller au cinéma. Les adolescents se comportent en véritables consommateurs, achètent la mode sur des sites internet et dans des boutiques abordables à leur niveau, se nourrissent, et après, seulement, se divertissent. Pourtant déjà nourris et blanchis par leurs parents, leur argent de poche développe un réflexe consumériste additionnel.

Comment créer un réflexe d’épargne sans pédagogie ?

Les banques en ligne, qui ciblent les jeunes, font aussi le constat de comportements d’épargnants. Modestes, mais réels : encourageant. Sans accompagnement pédagogique, les ados ne peuvent que dépenser, puisque c’est ce à quoi leur est destiné l’argent qu’on leur donne. Encore faut-il leur parler d’argent et savoir le faire : un tiers des parents rechignent encore à parler de leurs salaires à leurs enfants. On peut difficilement transformer le tabou des parents en fortune des enfants, sans former les ados à l’argent.

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