Des erreurs de business à plusieurs milliards
Si vous avez perdu un peu d’argent en bourse (petit rappel : si vous détenez des actions sur le long terme, tout pendant que vous n’avez pas vendu, vous n’avez rien perdu), ces histoires de business ratés vont peut-être vous consoler.
Au pays merveilleux des Elon Musk et autre Mark Zuckerberg, tout est réussite et richesse à milliards. En apparence. Certes, il y a de fameux succès. Mais il y a aussi des ratés colossaux.
Nous avons déjà parlé de la désolante histoire de Ronald Wayne, troisième fondateur d’Apple, qui a revendu 10 % de la société et son logo pour 2 300 $ : une boulette à 214 milliards de dollars (selon la capitalisation boursière d’Apple en juin 2022). Un pur champion dont vous lirez l’histoire ici
Voici l’histoire d’autres winners.
Il n’a pas signé les Beatles : 1,5 milliards de perdus
Au début des années 60, quatre jeunes garçons, les cheveux dans le vent, lancent un mythe. Nom de code : The Beatles. Après de premiers succès d’estime, ils contactent des éditeurs pour signer leur premier disque. Chez Decca Records, un major de l’époque, on fait la fine bouche. Le Directeur Artistique, Dick Row, ne croît pas aux « groupes de guitares ». Les Beatles tombent dans l’escarcelle d’EMI pour quelques milliers de livres.
Plus tard, Mickael Jackson rachètera le catalogue ; en 2016, c’est Sony qui mettra la main sur le trésor et déboursera 750 millions de dollars pour 50 % du butin. Pour Dick et Decca, une boulette à 1,5 milliards de dollars et la perte d’une rente à vie.
George Lucas se plante à hauteur de 500 millions par an
Quand, en 2013, George Lucas, le génial inventeur de Star Wars, vend son œuvre à Disney pour 3,4 milliards de dollars, tout le monde est admiratif. Mais dans le clan de la souris, on a des pros du marketing. Lucas a tout cédé : droits sur les films et sur le merchandising. Erreur.
Rien que pour le Réveil de la Force, sorti en 2016, il s’est vendu pour 5 milliards de dollars de produits dérivés, dont 10 % de royalties pour Disney, un chiffre d’affaires supérieur aux revenus des entrées en salle. Et oui, George, chez Mickey on le sait bien : le merchandising rapporte plus et plus sûrement que le cinéma.
Pauvre George ! Un loupé à 500 millions par an depuis dix ans, et pour encore longtemps.
Mark Zuckerberg manque le CV du fondateur de Whatsapp : un loupé à 22 milliards de dollars.
Le DRH de Facebook n’a pas du avoir de la promotion… En effet, en 2009, Brian Acton, un développeur lambda de la Silicon Valley, envoie son CV chez Facebook. On ne sait jamais. Echec : sa candidature n’est pas retenue. Qu’à cela ne tienne : quelques années plus tard, il rencontre Jan Koum, avec qui il fonde rien moins que Whatsapp.
En retard sur les messageries instantanées, Zuckerberg casse sa tirelire et débourse 22 milliards de dollars pour acheter Whatsapp en 2014. Il aurait payé Acton quelques dizaines de milliers de dollars par an pour les mêmes compétences. « Allô la DRH, c’est Marck : vous êtes viré ! »
Et Yahoo ! perd 50 milliards de dollars
Tout commence en 2005 : Jerry Yang, le fondateur de Yahoo ! achète pour 1 milliard de dollars 40 % des parts d’une jeune pousse chinoise du e-commerce : Alibaba.
En 2012, Scott Thomson, le CEO de Yahoo ! croît avoir le nez creux en refilant 20 % des parts d’Alibaba aux chinois pour 4,5 milliards de dollars de revenus après impôts.
A la valeur actuelle, Alibaba, qui est côté à la bourse de Hong Kong, vaut 270 milliards de dollars US, ce qui donnerait 55 milliards pour 20 %. Moins le prix de vente, un beau loupé à 50 milliards !
Toujours plus fort : Yahoo ! refuse d’acheter Google pour 850 000 $
Les stratèges de Yahoo ! sont des maîtres. En 1998, ils sont contactés par Sergueï Brin et Larry Page, les deux fondateurs de Google, qui commence à faire de l’ombre au moteur de recherches de Yahoo !. Google n’est qu’une start up comme des milliers d’autres et Yahoo ! est déjà une major du digital. Les discussions portent sur 850 000 $ pour tout Google. Yahoo ! se dit que ça ne les vaut pas et le deal ne se fait pas.
La capitalisation boursière d’Alphabet, la maison-mère de Google est d’environ 1 400 milliards de dollars (juin 2022). Joli coup, Yahoo !
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