Les frais financiers minent les budgets des ménages. Ils sont d’autant plus pernicieux qu’ils sont soit invisibles, soit représentent de petits montants, si bien qu’on n’a pas envie de se battre pour les diminuer. Voici où chercher les économies et quelques astuces pour les éliminer.

Bannir les découverts

Le découvert est le solde négatif que les banques accordent à chaque client. En effet, tous les clients sont notés par les banques. Si vous avez 1 000 € de revenus, une banque classique pourra bloquer votre compte en cas de dépassement de quelques dizaines d’euros. Par contre si vous avez 50 000 € de revenus mensuels, on vous proposera facilement un découvert de 10 000 €. Pourquoi cela ? Parce que les banques vous facturent des frais très élevés – les « agios » – en cas de découvert et c’est de loin le prêt d’argent le plus rentable pour elles. Ces frais sont constitués d’un taux d’intérêt prohibitif (on parle de 12, 15, parfois 20 % !), plus des frais d’intervention, des commissions forfaitaires de plusieurs euros. Vous trouverez différentes terminologies et les banques sont très créatives pour vous éviter d’entendre le terrible mot d’ « agios ».

Or, il se trouve que dans le même temps, vous avez probablement, dans la même banque ou ailleurs, de l’épargne. Dans le cas d’un Livret A, cette épargne vous rapporte 0,5 % l’an (en 2020). 0,5 % de rapport contre 15 % d’intérêts de découvert de l’autre, plus les frais ! Si vous passez momentanément dans le rouge, il est beaucoup moins coûteux de déplacer de l’épargne que de payer des agios. Restez dans le vert.

 

Payez ce dont vous avez besoin et rien d’autre

Les banques sont des grands spécialistes pour vous proposer des « packages » dans lesquels vous n’avez aucune visibilité des coûts. Elles vous imposent un ensemble dans lequel se trouve ce dont vous avez besoin, votre compte-chèque, votre carte bancaire, et souvent aussi ce dont vous n’avez pas forcément besoin comme une assurance, et des choses qu’elles préfèrent cacher comme des conditions financières inavouables.

Avez-vous réellement besoin d’un « conseiller » en chaire et en os (il faut le payer) ? Si non, orientez-vous vers les banques à distance et vous pourrez faire de substantielles économies. Décortiquez vos packages bancaires et ne payez que dont vous avez besoin. Ce ne sera pas toujours possible ; comparez, argumentez et le cas échéant, allez ailleurs.

 

Comparez les tarifs

Le meilleur moyen de bien acheter, y compris une prestation bancaire, c’est de comparer les frais. A la clef, vous pourrez faire des économies de frais bancaires jusqu’à plusieurs centaines d’euros par an pour une prestation exactement similaire. Utilisez un comparateur pour vous faire une idée.

 

Négociez

Vous n’avez pas forcément besoin de quitter votre banque pour lui faire baisser les frais qu’elle vous prélève. Servez-vous du résultat des comparateurs et posez un ultimatum à votre banquier : « Vous vous alignez ou je vais ailleurs ». Vous serez étonné de la capacité de la banque à se plier à votre exigence et pour une bonne raison : ça lui coûte beaucoup plus cher de gagner un nouveau client que lâcher prise sur quelques frais pour conserver un bon client.

 

Re-négociez

Je connais quelqu’un qui négocie tous les ans quelque-chose avec son banquier : un mois de carte bancaire offert, le remboursement d’agios, la ristourne de droits de garde sur des titres… Il y a autant de leviers de négociation qu’il y a de frais bancaires, c’est dire le potentiel !

Re-négociez surtout vos prêts. Observez la tendance des taux d’intérêt. S’ils baissent, retournez voir votre banquier et dîtes-lui de vous faire une offre pour le prêt en cours avec un taux revu à la baisse. Sinon, un courtier vous trouvera une banque plus avantageuse. Jusqu’à plusieurs milliers d’euros d’économies annuelles sur un prêt immobilier.

 

Pas de fidélité

L’argent est tellement irrationnel, que les clients sont beaucoup plus fidèles à leur banque qu’à n’importe quel autre fournisseur de services ou de biens. Pourquoi ? Il y aurait des thèses à rédiger sur le sujet. Toujours est-il qu’une banque est un prestataire comme un autre, et c’est vous qui la faites vivre et non l’inverse. C’est à elle de vous être fidèle et pas l’inverse. Si elle veut s’attacher votre clientèle dans la durée, qu’elle le prouve par ses tarifs et ses avantages. Sinon, il y a suffisamment de banques sur le marché pour aller au mieux disant.

Selon votre situation et vos besoins financiers, bien gérée, votre relation bancaire peut vous faire économiser de plusieurs dizaines à plusieurs milliers d’euros par an.

Crédit photo : Freepik