La générosité en France représente 8,5 Mds € de dons en 2019, l’équivalent du chiffre d’affaires de SFR ou d’Alstom. 4,9 millions de foyers fiscaux sont donateurs en 2020, ce qui représente un don moyen arrondi à 1 700 € par foyer fiscal.

Ces chiffres de sources fiscales n’intègrent pas les dons manuels, sans trace fiscale, comme la pièce donnée au SDF.

A titre indicatif, la quête dominicale de l’église catholique lui rapporte entre 3 et 5 millions chaque dimanche.

Les hauts revenus proportionnellement plus donateurs

Le baromètre 2022 des Apprentis d’Auteuil dresse un portrait des donateurs en France, en particulier les hauts revenus, soit selon le critère retenu pour cette étude, les personnes dont le revenu annuel net du foyer est supérieur à 120 000 €.

Pour commencer, la moitié des français fait des dons (48 % en 2021, chiffre en baisse) et les hauts revenus sont proportionnellement les plus généreux : 80 % ont fait des dons en 2021, chiffre en hausse. La part des donateurs chez les séniors s’écroule (55%, -12 points) quand celle des jeunes de moins de 35 ans augmente fortement : 52 %, + 10 points.

Les français donateurs donnent en moyenne 274 € (chiffre en baisse sensible en 2021). Les hauts revenus donnent en moyenne 2 191 € (chiffre en baisse), à rapprocher, donc, du don moyen par foyer fiscal de l’ordre de 1 700 €.

Pas d’incitation fiscale, moins de dons

45 % des français (57 % des donateurs) savent que le plafond de déductions, permettant de déduire 75 % du don des impôts sur le revenu, a été porté à 1 000 € en 2020. Pour les hauts revenus, c’est 75 %.

85 % des hauts revenus s’estiment très biens informés sur les avantages fiscaux liés aux dons (+ 10 points en un an). Selon le dispositif fiscal (legs, réduction d’IFI…) les hauts revenus sont une majorité nette à s’estimer être bien informés : 59 % à 78 % selon le dispositif fiscal.

La carotte fiscale est donc la clé de voute de la collecte des dons en France. Selon une étude de l’Institut Curie de 2021, la moitié des français (46 %) pensent qu’une déduction fiscale plus importante les inciterait plus volontiers à donner.

En toile de fond, ces chiffres montrent aussi que les hauts revenus ne sont dénués ni d’intérêt, ni de générosité.

 

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