Lingots, bijoux, dents : combien vaut votre or ?
Vous avez peut-être de l’or, chez vous ou en banque, qu’il soit sous forme de lingots, de pièces de monnaie, de bijoux ou même d’or dentaire. Quelle est la valeur de votre trésor ?
Un placement performant
Depuis la fin de la convertibilité du dollar en or il y a 50 ans tout juste, la valeur des monnaies mondiales n’est plus corrélée aux stocks d’or que détiennent les banques centrales dans leurs coffres. Le prix de l’or est déterminé par ce qu’on appelle le « fixing ». La plus grosse place de cotation est Londres : deux fois par jour, à 10h30 et 15h locales, sous forme d’enchères, les plus grosses banques mondiales achètent et vendent leur or et le cours de leurs échanges détermine une cotation, le LBMAGoldPrice, qui fait référence partout dans le monde depuis plus de 100 ans. Et ce cours est plutôt intéressant : exprimé en euros, le cours de l’once d’or (soit 31,1 grammes d’or) est passé de 400 € fin 2005, à plus de 1500 € ces derniers jours, soit une valeur multipliée par 3,75 alors que dans le même temps, l’indice CAC 40 des 40 plus grandes valeurs cotées à la Bourse de Paris faisait du sur place. Des sites comme or.fr publient des cotations en ligne.
Cours de l’once d’or en euros ; source or.fr
Non seulement l’or est un placement performant dans la durée, mais il est aussi une valeur refuge. Une quantité d’or donnée aura toujours une valeur, et si la monnaie de votre pays de résidence fiscale s’effondre, comme c’est le cas actuellement pour la livre libanaise, votre or restera convertible à sa valeur dans une monnaie stable comme le dollar US ou l’euro. C’est d’ailleurs pendant les périodes de crises que l’or s’apprécie le plus.
Tout votre or a de la valeur
L’or que vous détenez à une valeur, quelle que soit sa forme : lingots, pièces de monnaie, pépites, bijoux (même cassés), or dentaire ou or industriel. Les vieux chicots du papy décédé ou les bijoux ringards de votre grand-tante valent une petite fortune.
De multiples acteurs peuvent en faire l’acquisition : banquiers, bijoutiers, comptoirs spécialisés : préalablement à la détermination d’un prix, ils procèderont à une expertise afin de déterminer la qualité et la quantité d’or que vous leur proposez : passage d’un aimant (l’or est un métal qui ne s’aimante pas ; cette vérification permet de savoir s’il est allié à d’autres métaux), lecture des poinçons, passage à la pierre de touche et pesée. Votre interlocuteur vous fera alors une offre. Pour les pièces identifiables (lingots, plaquettes, monnaies de collection), il se référera à une cote qui tient également compte de la demande pour ce type de pièces. Le service vous coutera de 2 à 3 % du capital estimé. Si vous avez un doute, faites faire plusieurs estimations. Votre capital vous sera versé par virement ou par chèque, le paiement en liquide étant interdit pour limiter le blanchiment.
Quelle fiscalité ?
La vente d’or d’investissement (lingots, pièces…) est taxée forfaitairement à 11,5 % du montant de la vente, mais vous pouvez opter pour une taxation de 36,2 % de la plus value uniquement, avec un taux dégressif dans le temps, à condition de pouvoir produire un document du prix d’origine. En dessous de 5 000 €, les bijoux ne sont pas taxés.
Quelles précautions prendre quand on détient de l’or ?
Rien ne représente mieux l’expression « au porteur » que l’or et les métaux précieux. C’est celui qui détient qui a la valeur. Dès votre or acquis, il est recommandé de le mettre en lieu sûr, comme le coffre fort de votre banque. Vous pouvez le faire assurer, mais votre assureur va également vous demander de le mettre au coffre (en soit, ça n’a pas vraiment d’intérêt, sauf la traçabilité). Si vous détenez votre or chez vous ou même sur vous, vous êtes à la merci d’un vol ou d’un cambriolage et dans ce cas, il vous sera difficile de prouver sa disparition et d’obtenir réparation. On ne compte plus les vols de bijoux dans les hôpitaux, ni même les extractions sauvages de dents sur les corps des défunts…
Autre précaution à prendre, aussi bien à l’achat qu’à la vente : avoir un interlocuteur de confiance. Les tricheries sur la qualité du métal sont fréquentes et des acheteurs peu recommandables sont aussi légion. Plutôt que de tenter le diable et de vouloir d’échapper à la fiscalité, mieux vaut s’adresser à un professionnel avec pignon sur rue.
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