Pression fiscale : que deviennent les 100 € que vous avez gagné ?
Vous avez gagné 100 € bruts et vous voulez savoir à quoi correspond la pression fiscale en France en 2020 – 2021 ?
Démonstration chiffrée :
100 €, souvenez-vous : ils ne sont pas tombés du ciel. Vous vous êtes formé, vous avez travaillé, vous vous êtes investi, vous vous êtes peut-être même battu pour avoir le job… Bref : 100 € bruts, c’est déjà le résultat d’une pression importante à laquelle vous avez fait face.
100 € bruts, ça veut dire qu’une fois vos cotisations sociales payées (la retraite que vous verrez peut-être ou pas, la maladie des autres, puisque vous, vous étiez au travail…). Il n’y a que 81,50 € qui arrivent dans votre poche. De son côté, votre employeur a cotisé à auteur de 33,5 €. Pour que vous touchiez 81,50 € nets, ça a déjà couté 133,50 € à votre employeur !
Imaginons que vous soyez imposé dans une tranche à 7,5 % et ce sont 6,11 € d’impôts sur le revenu qui seront prélevé à la source. Il n’y a que 69,29 € qui arriveront sur votre compte en banque. Ne dîtes pas « je suis payé 100 € bruts », mais « je gagne 69 € ».
Ca, c’était pour le premier niveau de la pression fiscale. Passons au second. Le simple fait de devoir vous loger va vous coûter en taxe d’habitation si vous êtes locataire, à laquelle on ajoutera la taxe foncière si vous êtes propriétaire. Commune, Département et Région s’en donnent à coeur joie, sans compter la contribution pour l’audiovisuel public.
Mais ce n’est pas tout : le gros du morceau, c’est la TVA. Dès que vous achetez un produit ou un service, vous payez cette fameuse TVA incluse dans votre prix d’achat. Et ce n’est pas rien : 20 % ! Sur tout ce que vous achetez ! Que vous soyez riche ou pas, vous êtes taxé de la même façon (sauf sur les produits de première nécessité qui bénéficie d’un taux réduit, mais qui sont taxés quand même). Et encore, ce n’est rien à côté de produits comme l’essence ou les cigarettes qui sont multi-taxés. Sachez que quand vous passez à la pompe (pour remplir le réservoir pour aller travailler), c’est pratiquement 80 % de taxes que vous mettez dans votre réservoir !
Supposons, à ce stade :
Votre revenu est affecté comme suit :
30 % en loyers et impôts locaux = 5% = 3,77 € de taxe d’habitation
60 % en consommations = TVA moyenne à 15 % = 6,79 €
10 % en épargne > imposition sur les intérêts
Bref, sans tenir compte des impôts et cotisations sur les maigres revenus de votre épargne, votre imposition totale + prélèvements sociaux cumulés s’élève déjà à :
= 33,50 + 15,50 + 6,11 + 3,77 + 6,79 = 68,67 €
Ce qui veut dite que 81,50 € de rémunération nette ont généré 68,67 € d’impôts et prélèvements, soit une pression fiscale globale de 84 % dont 35,17 € pour vous soit 43,15 % du net. Et encore, vous n’êtes pas dans les tranches hautes d’imposition…
La pression fiscale continue après ça
Ce n’est pas tout. Une fois tondu, l’imposition française vous taxe encore à la moindre occasion. Vous achetez une voiture familiale ? Vous avez une grande chance de payer un malus écologique (une taxe qui ne porte pas son nom). Vous roulez à 91 km/h au lieu de 90 € ? Amende ! (une taxe à l’excès de vitesse). Vous achetez votre logement : vous paierez environ 8,2 % de « frais de notaires », en grande partie des taxes qui s’ajouteront à votre prix d’achat. Puis vous décédez et de ce qui restera, vos héritiers seront taxés immédiatement par les « droits de succession », comme si hériter des fruits d’un travail devait être puni d’un impôt.
Combien reste-t-il réellement à la fin ?
Retenez cette estimation : de 100 € bruts, il ne restera à la fin pas grand chose, sauf votre effort d’épargne. Si vous ne pouvez pas épargner parce que vos revenus sont trop justes, il ne vous restera rien.
Alors certes, notre système de santé est quasi gratuit, nos écoles sont gratuites, nos études à l’université quasi-données, nos pauvres sont aidés par de multiples prestations sociales, nos routes sont gratuites… Tout est gratuit ou presque, mais cela a un prix qui justifie qu’on s’intéresse à l’optimisation fiscale.
crédit photo : Pixabay