Il traine une idée lancinante et orientée : les riches auraient profité de la crise pour s’enrichir encore plus. De façon à peine voilée, on entend la suite du raisonnement : « les riches ont profité de la crise pour s’enrichir au détriment des pauvres ».

La réalité est que la crise a enrichi toutes les couches de la société et que les plus riches en ont tiré plus profit.

L’Insee a décortiqué les chiffres de l’épargne des français en 2020 :

  • fin 2020, 15 % de ménages en moins sont à découvert
  • les 25 % des français aux plus bas revenus ont épargné en moyenne 218 €
  • les 25 % des français les plus riches ont économisé en moyenne 10 000 €

Et Forbes révèle que :

  • le patrimoine des 500 plus grosses fortunes a augmenté de 30 % en un an
  • la France compte désormais 109 milliardaires au lieu de 95 avant la crise

 

Les français se sont enrichi parce qu’ils ont moins consommé

Tous les analystes s’accordent sur un point : si les français se sont enrichi pendant la crise sanitaire, c’est parce qu’ils ont beaucoup moins consommé, ceux qui ont des fins de mois dans le rouge, comme les plus gros patrimoines. Evidemment, les ménages qui habituellement consomment le plus sont ceux qui ont le plus épargné. Ajoutons que le patrimoine financier étant majoritairement détenu par les personnes les plus âgées, qui sont aussi les plus sensibles aux variables sanitaires, ce sont elles qui ont le plus épargné.

 

Comment font les plus riches pour devenir encore plus riches pendant les crises ?

La réalité des chiffres, c’est aussi que les plus riches se sont massivement enrichi pendant la crise de la Covid-19. De façon générale, les riches accumulent de la richesse, et les raisons sont multiples :

Leur capacité d’épargne est élevée et l’essentiel de leurs revenus sont affectés à l’investissement.

Leur patrimoine augmente plus vite que la richesse globale, quelles que soient les conditions économiques.

Une part de leur patrimoine est liquide et disponible, ce qui leur donne un levier d’action lorsque les opportunités se présentent.

Ils sont prêts – culturellement et économiquement – à saisir les opportunités et les crises présentent des opportunités. Les boursicoteurs ont un adage : « acheter au son du canon ».

Leur patrimoine est diversifié, ce qui les met à l’abri des secousses, mais il est essentiellement composé d’actions de sociétés et d’immobilier.

Leur patrimoine est internationalisé, ce qui les met à l’abri des variations locales, économiques et monétaires.

Le développement de l’économie digitale fait émerger de nouveaux milliardaires.

 

Or, en 2020 :

  • le PIB a reculé de 8,3 % en France
  • le CAC 40 a perdu 7 % sur l’année, mais entre mi-février et mi-mars, il avait perdu 38 % : ceux qui avaient des liquidités pour acheter à ce moment ont profité d’une formidable hausse ensuite
  • l’indice S&P 500 (500 plus grosses sociétés américaines) a progressé de 16 %
  • le cours du Bitcoin a été multiplié par 4,6
  • la croissance chinoise s’est établie à 2,3 %
  • le e-commerce a connu une croissance de 8,5 % en France
  • à Paris, le prix moyen du m2 a augmenté de 5,7 %
  • en Ile de France, le prix moyen des maisons a augmenté de 7 %

On a parlé de « crise » ? Pas pour tous les pays, pas pour tous les secteurs, pas pour toutes les catégories d’actifs, pas pour tout le monde.

Plus mobilisés, mieux préparés, plus compétents en matière d’argent et mieux conseillés, les riches profitent toujours mieux des crises.

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