Les avantages en nature font rêver. Ils comprennent l’ensemble des services apportés par les employeurs à leurs salariés et dont ils bénéficient à titre personnel, gratuitement ou à un tarif préférentiel : logement, véhicule, nourriture, abonnement téléphonique… Comme toutes formes de rémunérations, ils sont sujets à imposition et à prélèvements sociaux.

Les avantages en nature sont propres à chaque entreprise et peuvent représenter des avantages financiers significatifs : place de parking en ville, ventes privées à prix ultra-bradés, repas, centres de vacances sous-facturés, arbres de Noël généreux, véhicules d’entreprise prêtés, etc…et cela représente plusieurs milliers d’euros par bénéficiaire, chaque année, sans compter les largesses accordées par les CE aux salariés des entreprises de plus de 50 personnes.

 

Logement et véhicule : les deux grands classiques

Le logement et le véhicule de fonction, sont les deux grands classiques de l’avantage en nature. Qui y a droit ? Le logement fait souvent partie du package de rémunération des dirigeants de grandes sociétés, mais aussi de certains fonctionnaires (comme les directeurs d’écoles) : 127 000 logements de fonction sont proposés quasi-gratuitement à des fonctionnaires et 15 % du parc HLM leur est réservé. Peuvent également être logées les professions qui exigent de résider sur le lieu de travail, comme pour les personnels de gardiennage (gardiens d’immeubles, personnels de sécurité…).

Le véhicule de fonction est beaucoup plus fréquent. A lui seul, l’Etat français met à disposition de ses agents 65 000 véhicules de fonction. La voiture de fonction est l’apanage des cadres dirigeants et des fonctions commerciales, d’autant plus qu’il est moins coûteux pour les entreprises qu’une fraction de salaire supplémentaire et pour les particuliers que le coût réel de l’achat et de l’entretien d’une voiture. Les entreprises ont immatriculé plus de 900 000 véhicules en 2019. Reste la subtile nuance entre « véhicule de fonction » et « véhicule de service ». Le premier est un véhicule mis à la disposition d’un collaborateur pour ses déplacements professionnels et privés ; le second ne doit concerner que les déplacements professionnels et, du coup, ne fait pas partie de la rémunération imposable du bénéficiaire. La frontière est parfois subtile…

 

Qui sont les gagnants ?

On désigne souvent les entreprises publiques françaises comme les champions des avantages en nature. Régulièrement, la Cour des Comptes épingle des pratiques outrageusement avantageuses, et rien n’y fait. Il faut préciser qu’à l’embauche, ces sociétés jouent de ces avantages qui, de facto, font partie de leur rémunération aux yeux des collaborateurs qui les rejoignent.

Voici quelques champions des avantages en nature et ce qu’ils accordent à leurs salariés :

SNCF

  • gratuité des transports en train, y compris à la retraite, dont bénéficient également enfants, parents, beaux-parents (dans une certaine limite)

Air France

  • billets avec places réservées à 30 % du tarif et non réservées à 10 %, dont bénéficient également enfants, parents, beaux-parents (dans une certaine limite), y compris sur les autres compagnies aériennes

EDF

  • électricité facturée à 10 % de son tarif, y compris à la retraite

Grandes banques

  • pas de frais de tenus de compte ou de carte bancaire
  • prêts personnels à taux réduits et sans frais de dossier

Constructeurs automobiles

  • possibilité d’acheter des véhicules neufs avec une remise de 15 à 20%, en général deux fois par an

Ces avantages, souvent assimilés à des privilèges, ont fait fantasmer des générations. Mais à l’heure des vols et des banques low cost et des plateformes d’achats de véhicules à prix cassés, ces avantages en nature sont assez relatifs. Dans ces grandes sociétés, les avantages réels sont plus à chercher du côté des jours de congé supplémentaires et d’une possibilité de départ en retraite anticipé, et pour les cadres dirigeants, des packages comprenant stock options, assurances privées ou prise en charge de divers frais : formations de type MBA, déménagements, taxis…

 

Un renouveau inattendu des avantages dans les start up

Critiqué par ceux qui n’en bénéficient pas, l’avantage en nature connaît néanmoins un nouvel âge d’or. Des start up les remettent au goût du jour et offrent, à leurs collaborateurs, séances de sophrologie, coaching alimentaire, services de conciergerie… AirBnB offre une prime de 2 000 $ à ses collaborateurs pour voyager et Facebook une prime de naissance de 4 000 $ pour ses salariés américains concernés.

 

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