Il y a 3 types d’épargnes : liquide, disponible et patrimoniale

1. L’épargne liquide – ou épargne de précaution

L’épargne liquide rassemble les liquidités dont vous pouvez disposer dans l’instant : c’est le cash que vous avez sur vous ou chez vous, le solde positif de votre compte courant et les placements dont vous pouvez disposer immédiatement en cas de besoin, donc l’épargne qui n’est pas bloquée : livret A, livret de développement durable et solidaire, livrets d’épargne…

Cet argent qui rapporte rien ou très peu (0,5% d’intérêts pour le Livret A au 1er janvier 2021) a une fonction très clairement définie : servir en cas d’imprévu ou de dépense exceptionnelle. C’est votre marge d’erreur. C’est aussi votre sécurité, l’épargne qui vous permet de bien dormir. Si vous devez y piocher, vous devez la reconstituer dès que possible.

Comment en fixer le montant ? Chacun sa règle personnelle. Vous pouvez prendre comme repère le montant de la franchise de votre contrat d’assurance auto. Pour certains, ce sera un nombre multiple de mois de salaire. Comme cette épargne ne rapporte rien ou presque, inutile de sur-investir sur cette catégorie d’épargne. L’argent qui dort ne vous fait pas progresser.

 

2. L’épargne disponible

L’épargne disponible est celle que vous commencez à constituer dès que vous avez atteint votre objectif d’épargne liquide. Vous y mettrez des placements plus rentables tels qu’assurance-vie ou parts de SCPI, quitte à accepter des contraintes plus importantes comme des frais d’entrée ou de sorties. Dans tous les cas, on met dans cette catégorie des placements que vous pouvez rendre liquide en quelques jours au plus (donc pas possible pour l’immobilier).

C’est une épargne qui rapporte plus que les liquidités (on parle de 4 à 5% pour des parts de SCPI en 2020) mais dont les contraintes sont souvent plus rigides et plus coûteuses en cas de sortie prématurée. Par contre, c’est l’épargne qui génère des revenus additionnels passifs – sans effort de votre part – et qui vous fait progresser.

Comment en fixer le montant ? Là aussi, la seule règle qui compte est la vôtre. Par défaut, c’est l’épargne qui fait la variable d’ajustement entre l’épargne liquide et l’épargne patrimoniale. Pour certains, c’est la part de perte de revenus en cas de chômage pendant un an. Rien ne sert de sur-stocker votre argent dans cette catégorie : dès que vous le pouvez, cette épargne doit abonder la catégorie de l’épargne patrimoniale.

 

3. L’épargne patrimoniale

La 3ème catégorie d’épargne est l’épargne patrimoniale. Dans cette catégorie, on met du solide et du long terme, comme de l’immobilier (en résidence principale ou en investissement locatif), des actions de grosses sociétés cotées ou des obligations (des emprunts dont le rendement est affiché à l’avance), ou l’investissement dans un business que vous contrôlez. Pour certains, ce sera aussi des terres agricoles, des tableaux côtés, du mobilier recherché. Ici, on cherche la solidité, la plus value (la valeur que va prendre le placement dans le temps) et quand c’est possible le cash flow (les loyers des investissements locatifs ou les dividendes des actions). C’est le patrimoine que vous vous constituez et que vous pourrez transmettre à vos héritiers ou à vos légataires. C’est du solide et du concret.

Cela ne veut pas dire que vous n’y touchez pas. Il faut gérer ce patrimoine intelligemment dans le temps. Vous pouvez faire des arbitrages, vendre un bien immobilier pour en acheter un autre, ou des actions pour miser sur d’autres plus prometteuses. Mais ce sont aussi des risques qui doivent être calculés.

C’est aussi la seule catégorie d’épargne que vous pouvez constituer par emprunt : prêts immobiliers, prêts aux entreprises… Dans cette catégorie, votre épargne peut aussi se constituer avec l’argent des autres !

Comment en fixer le montant ? Dans votre démarche fortuniste, cette épargne doit être sanctuarisée, c’est-à-dire qu’une fois épargné dans cette catégorie, vous ne touchez plus à cet argent dans la mesure ou vous n’en avez plus besoin (mais vous le gérez, bien évidemment). C’est l’épargne de votre avenir, celle qui vous donne le sentiment de ne pas vous lever tous les matins juste pour gagner votre vie et recommencer le lendemain.

Et les placements « à fort rendement » ou les “placements plaisirs” ?

Pas de place dans ces 3 catégories d’épargnes pour les placements à risques et volatiles : crypto-monnaies, actions de sociétés non cotées, produits financiers de trading… Pas de place non-plus pour les placements – plaisirs : grands vins, voitures de collection, bijoux, chevaux de courses… Si vous êtes tenté par ces placements où votre capital n’est pas garanti, consacrez-y une partie de votre budget « plaisir », jamais votre épargne.

 

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