130 000 divorces sont prononcés par an en France. Un mariage sur deux termine en divorce. Autant dire que la probabilité que cela vous arrive est importante. Et encore, le chiffre double si l’on ajoute toutes formes d’unions : Pacs, unions libres… Au delà du coût moral – sans doute le principal – avez-vous une idée de la « facture » financière ?

Les frais de procédure

Si la rupture d’une union libre est simple à acter et si pour un Pacs la formule est plutôt légère (une lettre recommandée à l’instance qui a enregistré le pacte suffit), il n’est est pas de même pour les mariages. C’est un juge aux affaires familiales qui prononce le divorce et être assisté d’un avocat est obligatoire. Dans cette situation, quand les parties sont d’accord, la démarche est plus simple et les honoraires d’avocat moins élevés : compter de 1 000 à 4 000 € pour un divorce par consentement mutuel, et plutôt le double en cas de conflit. On trouve des formules « tout compris – pas cher » en ligne qui affichent des tarifs autour de 200 €.

Les compensations financières

Mettre un terme “contractuel” à une union est globalement simple et relativement peu coûteux. Par contre, les enjeux financiers de la séparation peuvent être très importants. Le juge s’intéresse à l’avenir financier des parties et peut prononcer le versement d’une pension alimentaire et d’une prestation compensatoire.

La pension alimentaire vise à aider la partie séparée la moins fortunée ou a permettre à celle qui à la garde des enfants de subvenir à leurs besoins jusqu’à leur majorité financière. Une pension alimentaire de 500 € mensuel pour des enfants âgés de 5 ans au moment du divorce, et autonomes à 25 ans, représente une somme de 120 000 € sur 20 ans ! Ce simulateur vous donnera une idée.

La prestation compensatoire est demandée par une des parties dans 84 % des divorces et accordées dans 19 % des cas seulement (on a intérêt à bien choisir son avocat…). Elle vise à compenser les différences de situations économiques nées de la séparation des conjoints, versée en une fois par le plus fortuné. Le chiffre médian est de 25 000 €, mais pour les grosses fortunes, le montant peut s’envoler.

Même si le référent juridique n’est pas le même, les chiffres annoncés concernant des divorces célèbres donne le tournis :

En 2019, Jeff Bezos et sa femme MacKenzie Sccott ont annoncé leur divorce. A titre de compensation, l’ex-épouse du fondateur d’Amazon a reçu 4 % des actions de la société, valorisées 35 milliards de dollars en 2019 et cotant 80 % de plus aujourd’hui.

Début 2021, Bill Gates, le fondateur de Microsoft, et sa femme Melinda ont annoncé leur divorce. En jeu, un patrimoine estimé à 146 milliards de dollars (actions, patrimoine immobilier, œuvres d’art…). Décision en 2022.

Frais d’enregistrement

La séparation des patrimoines des divorcés ne peut se faire que chez un notaire. Au titre des différents droits, taxes, etc… : 1,8 % du patrimoine siphonné.

Le surcoût d’une vie séparée

Le coût additionnel d’un divorce réside dans le surcoût de deux vies séparées : deux logements au lieu d’un, leurs meubles et équipements, deux véhicules, la baisse du niveau de vie… Les économies réalisées au moment de l’union réapparaissent sous forme de surcoût au moment de la séparation.

Crédit photo : Pixabay